160
Rigole à la pourquoi
Ton heure, ton heure viendra
Malheur
Mort au potier qui boit
La sueur, la sueur fera
Son beurre
Au merlin le veau gras
Fait peur, fait peur, tuera
Par cœur
161
Ta trompette a fauté
Ta brouette a flûté
Et ta lunette arrière
Fond comme un camembert
C’est la joie des merlans
Le ciel est l’océan
Celle des ortolans
Tous les oiseaux dedans
Ta fauvette a sauté
Ton carquois s’est flouté
Et ton enjoliveur
Brille à la chandeleur
L’heure est aux cormorans
Tout autour tournoyant
Celle des pélicans
Canadairs à col blanc
Ta trompette a grugé
Ta crécelle a crissé
T’es en panne au dessert
Et ta vitre a bué
162
J’aime les longs platons
En robes de socrate
Ceux qui battent les cartes
Avec leur moignon
J’apprécie les hippies
Et je tresse leur natte
Poli leur cul de jatte
Dedans leurs tipis
Je surkiffe les anges
Surtout quand il sont ronds
Quand Fifi la Boulange
Leur sert un canon
163
A l’aube il prit sa claque
Et la coiffa de lard
La barda de curare
Et se doucha de laque
Puis il prit le fléau
Comme on prend le canote
Et se moucha de blé
N’en laissant que des bottes
A l’arrivée au club
Il était attendu
On lui offrit au pub
Son poids de bière en cul
164
Il n’avait rien à dire
Et il le dit pourtant
On l’écouta, trouvant
Qu’il savait bien le dire
Si parler c’est du vent
Et que le vent délire
Il n’était pas Shakespeare
Les mots tiraient à blanc
Il souffla plus longtemps
Qu’il n’en faut pour le dire
Mit ses doigts dans le flan
Et le flan devint mire
165
S’il est temps, prenons-le
Puisqu’il n’a pas de fin
Ça devient presque rien
S’il est temps, tuons-le
Puisqu’il n’est pas de temps
Ça devient presque un jeu
166
La queue éclose
Comme un héliocentaure
Un oiseau rose
Déploie son paraphore
L’affaire est close
Avant le point d’aurore
L’anamorphose
Déforme le décor
Tout ça because
Il y a dedans, dehors
Certains qui causent
D’autres qui font les morts
167
A la bascule
Ou la boussole
En montgolfière
Ballon plein d’air
Aérosol
Ou tapecul
Dessus la mer
Très loin du sol
Et ses calculs
Mon véhicule
Suit la coupole
De l’atmosphère
Comme un bidule
Survolant l’aire
Des métropoles
Leurs nécropoles
Leurs cimetières
Et leurs cellules
168
Edimbourg - Northampton
A la cornemuse
Ou à l’arquebuse
Divaguons gaiement
J’aime les massacres
Pas les simulacres
De gouvernement
J’aime qu’on s’épingle
Que les schlagues cinglent
Au soleil levant
Puis qu’un râle atroce
Couvre de l’Écosse
Le soleil couchant
169
J’ai le covid
J’ai mal au bide
Et l’œil fétide
Je suis livide
Et translucide
Extralucide
Je suis avide
De quelque acide
Bactéricide
Ah, qu’on me guide
Des Pyramides
Aux Invalides
Jusqu’à l’humide
Source, limpide,
Du vermicide
170
A son anniversaire
Il pela le derrière
Du Seigneur des ténèbres
Lui hacha l’occiput
A ce gros fils de pute
Et mâcha ses vertèbres
Puis il reprit son train
Faisant semblant de rien
Digérant son algèbre
171
Tout se décolle
La peau et l’alcool
De mon embouteille
La coupe et le bol
Aux ciseaux de miel
Mange un guacamole
A la croque au sel
172
Douze
Hydre de Lerne
En papier peint
Sur la citerne
Lion de Némée
A modeler
En pâte fait
Piaf en métal
Estampillés
Du lac Stymphale
Biche speedée
Qui fait squeezer
Les buissons frais
Gros sanglier
Sauce au gibier
Champignons frais
Chien à trois têtes
Mais sans quéquette
Fait qu’aboyer
Juments qui mordent
A qui les bêtes ?
A vous, my lord
Et puis l’Augias
dont l’écurie
Est dégueulasse
Le gros Géryon
Et ses bœufs cons
Comme moutons
Le roi Minos
Et son molosse
Rhinocéros
Les pommes d’or
Dans le calcif
Du grand Calife
Et la blessure
De ta ceinture
Miss Confiture ?
173
Convalescence
En creux, l’absence
L’obsolescence
Et le pâté
Bon pour la science
A bonne escience
J’ai de la chance
Et suis botté
Mes pieds immenses
Foulent la France
Ses affluences
Et ses ratés
174
D’où sort la source éclose
Aux faveurs de la rose
Et du chou romarin ?
Le fleuve se dépose
Et déroule son train
De ruban ménopause
Donnant un joli teint
De la fleur de cirrhose
Et du mou aux marins
175
J’ai pelé la pénombre
De son huileux concombre
Décalotté l’enfin
Ils hantaient les décombres
Ils étaient en surnombre
Moi j’étais orphelin
Et depuis je dénombre
Les photons et les ombres
Tracées par leurs dessins
176
La mer est étale
Et les amygdales
Des poissons phosphorent
L’île est virginale
Partout des mygales
Tissent des fils d’or
Et les fleurs décalent
Chacun des pétales
Quand le soleil dore
Formant la spirale
D’un creux vertébral
Comme un corridor
Qui conduit au graal
Au volcan central
En escalator
177
Flûte étrusque
Qui s’emmusque
Et grelotte
Tambourin
Abyssin
Qui glaviote
Procession
De frelons
Qui clignotent
Dans la brume
S’enrhume
L’anecdote
178
Asperge
L’asperge
Avec du coulis
Travaille
Au Travail
Et oublie l’ennui
Goberge
L’auberge
Où tout meurt la nuit
Égorge
La gorge
Extrais-en la vie
179
Il mâchait ses haleines
Comme Archipelagio
Son écharpe de laine
Il faisait la baleine
Digérait Pinocchio
Comme un croquemitaine
Et toujours à la traîne
Se succédant lui-même
Il mourut à la chaîne
180
Les trois villages
Dardaient leur nef
Zef contre zef
En vis-à-vis
Concurrençant
L’un l’autre et l’autre
Qui est plus grand
Du mien, du vôtre ?
Qui est plus lourd
Dessus la terre ?
Tire au concours
La paille en verre
Que déchiffrer ?
C’est un mystère
L’est verrouillé,
L’abécédaire
181
Mon premier est l’envers
De l’endroit qui dessert
Le parking du péage
Et la porte au nuage
Mon deuxième est la clef
Du second bungalow
Tout au bout du rainbow
Soleil contreplaqué
Mon troisième est la flamme
Au mitan du chantier
C’est le corps qui s’enflamme
L’âme est thermocollée
Mon tout est l’habitude
Où confisent les gens
La vie est un palude
On ventouse dedans