CHAINE DE MONTAGE DE POESIE MECANIQUE

80

Quelqu’un tourne à quelqu’un
Son quelqu’un
Comme un remords de mie de pain

Quelque chose a pris la chose
Pour sa chose
Comme un sachet de ménopause

Alors c’est la faute à qui ?
La faute à Kiki
Kiki l’arthropode
Kiki le tripode
Le céphalopode
Celui qui fait pipi au lit

Quelqu’une a vu la Lune
Ou aucune
Comme un plastron chacun chacune

Quelconque a vu quiconque
Pris la conque
Soufflé dedans comme un monk

Alors c’est la faute à qui ?
La faute à Kiki
Kiki gazoduc
Kiki le grand-duc
Le fils de l’eunuque

Mais on parle de faits prescrits

81

Je suis ton hoplite
Toi ma carmélite
Dansons la bourrée

Soyons fin bourrés
Le plancher crépite
Sous nos beaux souliers

Je suis ton hobbit
Et toi ma hittite
Griffons le parquet

Mes yeux sont bagués
Par des seins cernés
Comme des pépites

82

L’abeille a son front
Poinçonnait selon
Les pointillés pâles
Qui formaient l’étoile

L’abeille s’écaille
Et devient bourdon
Qui gras sur la paille
Enfante un poisson

Le poisson s’ébarbe
Avec sa groseille
Et tresse un soleil
Avec sa rhubarbe

L’abeille a son front
Comme un timbre ovale
Les pointillés pâles
Découpés selon

L’abeille s’empaille
Et fait sensation
Parmi les santons
Et les antiquailles

S’il y a de la bave
Et des champignons
Les santons se lavent
Avec du savon

84
Il découche
A la louche
Et percute :
Autobut !

On l’débusque
Le lambrusque
L’entortille
L’embastille

Il décoche
A la loche
Et démoule :
C’est les boules !

On le brusque
Il s’emmusque
S’empaupiette
Andouillette !

Il débouche
En babouches
Et déboule :
Allez, full !

On l’embave
En conclave
Camisole
C’est le môle !

85

Gâte-sauce
En tutu
Tourne l’os
Dans son fût

Marmiton
En socquettes
Trempe au fond
Ses mouillettes

Cordon bleu
A rayures
Met un peu
De cyanure

86

L’altesse au saupiquet
La fesse au baldaquin
Le cœur au spadassin

La tresse au bilboquet
La tête au cochonnet
L’esprit en ballotin

La pièce au robinet
L’épaisse vanité
Qui coule de ses reins

L’ogresse majesté
L’abbesse à la mosquée
Et son âme en pingouin

87

Comme à colin-tampon
S’en talquer le plastron
Comme à colin-maillard
S’en griffer l’épinard

La belle est sous-jacente
Et sa mère est l’absente
Son père est en attente

Comme à coquecigrue
S’en coincer l’attribut
Comme à califourchon
S’en éplucher le pion

La belle est transparente
Sa mère effervescente
Et son père est en vente

88

Dedans l’habitacle
Adaptons l’obstacle
A moins d’un miracle

Dedans la cabine
Tranche à la racine
Les mauvais citrons

Dedans la capsule
Prends des molécules
Mouche un ventricule

Dedans le bunker
Compte pour du beurre
Forme un bataillon

Dedans le cockpit
Mâche des biscuits
Avec appétit

Dedans le module
Compte les ovules
Et les blancs moutons

89

Tu t’emberlicoques
Et pète ta coque
Dessus ton rocher

Tu t’embrusquembilles
Et fêle la quille
De ton baleinier

Lors tu bois la tasse
Avec ton gosier
Te voilà noyé

La baleine passe
Et pof t’es gobé
Comme un gros cachet

90

Que t’en chante pie
Par quel truchement
Dis-y lui ma mie

Que t’en compte pouille
Plein de compliments
Dix-huit, milady

Que t’en otarie
Ballon comme flan
Barrit l’éléphant

Couché sur le flanc
Corne de gazelle
Que t’en chanterelle

Que t’en chante cloque
Souque l’opercule
C’est l’œuf à la coque

Que t’en chante bulle
Floque le grand foc
Qui calque les phoques

91

Qui de nous fait l’os
L’autre a la moelle en sus
Le premier prend la bosse
Le second prend le bus

C’est bien quand on est deux
Tout se divise en deux
Et le cerveau bicloque
N’est plus un monocoque

Qui de nous deux fait l’outre
L’autre alors la remplit
Le premier fait la loutre
Le second l’otarie

C’est bien quand on est deux
Tout se divise en deux
Et le cœur monoplace
Est devenu biface

92.
C’est pas-t-y bien fini ?
La sauce a pris
C’est pas bientôt la quille ?
J’ai pas compris

Si tu veux je résume
Ma biographie
Un marteau une enclume
Et moi brindille

J’aimais pas jouer aux billes
J’eus pas d’amis
J’aimais la poésille
On m’a tout pris

C’est pas encor fini ?
L’horizon fuit
C’est pas bientôt la quille ?
J’ai rien saisi

Si tu veux je te spoile
L’hagiographie
J’ai demandé « étoile »
J’ai eu « pastille »

J’écrivais en baroque
Fier de mon speech
Mais l’univers est kitch
Soleil en toc

C’est-y jamais fini ?
C’est reparti
C’est pas bientôt la quille ?
C’est long la vie

93

A chaque jour suffit sa peine
Dit le gourou à sa baleine
Laquelle avait mauvaise haleine

Elle avale le capitaine
Comme la lune elle était pleine
Il se chauffe à l’acétylène

A chaque jour suffit sa peine
Mets donc une petite laine
Pour berlingoter ta prochaine

Et gobe la ruche et la reine
Tout ça finit dans la bedaine
Du grand poisson croquemitaine

Mets donc ton chapeau et ta gaine
Dit le gourou à sa baleine
De laquelle on voyait les veines

Dans le miroir elle est sirène
Mais c’est plutôt un phénomène
Qui se shoote au galactogène

A chaque jour suffit sa peine
Dit le gourou à sa baleine
En tricotant des bas de laine

94

Patte-Velue
Capte du flux
Le fil de pêche

Patte-Berlue
Danse en tutu
Dans les flammèches

Patte-Moulue
Talque du cul
La peau de pêche

Patte-Pelue
Montre au glandu
Son antisèche