Copié collé l’adresse que m’a donnée Cyril, "J’habite Le Tiercent, 170 âmes" dans mon carnet d’adresses, puis déplacé le nom du village dans une autre colonne. il reste "Cyril, 170 âmes".
Mikel avait neuf ans en 1945. Le jour où Brest a été rasée, il était à Quimper, à la messe avec ses parents. Il se souvient des bombardiers qui passaient sans arrêt au-dessus. Ca couvrait tout. La messe a duré deux heures et le bruit aussi.
Les américains laissaient tomber des petits tortillons d’aluminium, en fait des leurres pour brouiller les radars, mais les enfants croyaient que c’était des chocolats.
Une autre fois, de l’étage, on lui montre au loin dans la nuit un grand feu : Lorient qui brûle.
Rêvé d’enfants que je devais protéger. Au bout d’un moment, ils deviennent des crevettes dans un grand bassin en pierre carré.
Ensuite, je découvre un trésor dans une caverne et je fais un cadeau en or massif à quelqu’un pour qu’il me laisse tranquille.
Cette nuit, encore un rêve : on file dans un train bourré de déchets nucléaires le long d’une grande muraille de pierre, et je me dis que scénaristiquement, elle va forcément s’effondrer sur nous.
Arthur a adopté des phasmes. Ils sont dans un aquarium. Il faut leur vaporiser de l’eau dessus tous les matins en soulevant légèrement le couvercle. Toujours peur qu’il y en ait un qui s’échappe.
Le phasme passe sa vie à imiter une brindille. Pour faire plus vrai, il ondule un peu, comme s’il y avait du vent.
Petit-déjeuner : j’ai l’impression d’être observé.
Je me retourne : le phasme.
On dirait un petit totem : c’est peut-être l’effet bois.
Les phasmes c’est des insectes en formica.
Corentin, 5 ans : « Hé, elle est désaccordée ta guitare, ça fait tong au lieu de ting. »
Rêve : un type dévisse son nez, me le donne et meurt.
J’arrive au distributeur de fric, et j’aperçois un type avec des béquilles qui avance péniblement, à deux mètres de là. Je fais signe que je lui cède la place, mais il soupire : « Oh vas-y, le temps que j’arrive, t’auras même le temps de retirer quatre fois. »