BRIMBORIONS DE NOVEMBRE Signes, intersignes, coïncidences, ou pas

Jacques : « J’ai connu un Dudule qui organisait des courses de cochons à Plougoulm. »

Fanch : « Ben tu vois, les premières notes de Big Ben, en fait c’est In-ter-mar-ché. »

Laurent : « C’est aussi Rencontres du Troisième Type. »

On lui dit : « Tu sais parler chinois », Camille comprends : « Tu sépares les chinois. »

Nuit dans le gîte. Quelqu’un pleure dans le couloir. Sanglots étouffés. Quelqu’un d’autre chuchote, tente de le rassurer.

Rêve : Je sors d’un collège en voiture, un ballon de basket sur le chemin, je l’écrase. Survient alors un autre ballon de basket, gigantesque, qui rebondit lourdement et contre lequel ma voiture s’écrase.

John Trap : « Si ça se trouve, s’il était né aujourd’hui, Hitler aurait juste fait un blog. »

Mots dont je ne connais pas le sens : « Stipendier, Embobeliner, Eréniste, Gyrovague, Prébende, Gaupe, Rigmarole, Téléocinétique, Pétré(e), Courtil, Capuce »

Lu dans Le Turbot, de Günter Grass : « Il m’a toujours semblé (…) que le ciel était plein de fesses. »

Le Turbot : « Alors Opitz sourit, c’est-à-dire qu’il détendit en grimace le rideau grognon de sa laideur. »

Le Turbot : « « Sophie demeura jusque dans sa vieillesse une demoiselle à petits plis qui ne cessait pas d’espérer. »

Lu dans Les Années avec Laura Diaz de Carlos Fuentes : « Le Mexique est plus autrichien qu’autre chose »

Idem : « Existait-il une seule vie véritablement achevée ? »

« Qu’a donc la tristesse pour avoir un tel air de princesse ? »

« Les agaves font de la gymnastique suédoise en carrés de cinq cents » (citation de Salvador Novo)

Croisé Fanch, qui sortait de son bar. « Il faut que je te dise un truc. Je veux faire un roman photo. Est-ce que tu veux l’écrire ? C’est avec une chèvre. »

« Une chèvre assez connue. Elle s’appelle Trompette. »

Revu Fanch à la terrasse des Pissenlits par la Racine. « Il faut que je te dise un truc. Je cherche des livres dont le titre commence par FARA. T’as des idées ? »
« Pharaon ? » « Non, plutôt Farandole, des noms comme ça... C’est pour une copine. Elle est littéraire. »

The Cider Incident :
Fin du Festival Invisible. J’emmène Thurston Moore, Debbie Googe et James Sedwards chez Mimi, rue Saint-Malo. Elle nous offre un verre au Café du Coin d’la rue. Thurston Moore est curieux de tout, regarde tous les livres, feuillette 40 ans de rock à Brest, pose des questions sur HHM et cherche des renseignements sur elles sur le net, examine les bijoux uns par uns, et demande le nom de tous les chats de Mimi.

Mimi me tend la bouteille de cidre légèrement entamée : « Je n’en bois pas, emmène-la avec toi. » Je repars avec un livre et la bouteille.

En haut de la rue Saint Malo, le bouchon saute. On se met à le chercher au milieu des pavés.

Thurston, qui s’est éloigné pour aller voir un chat, retrouve le bouchon.
Trajet retour par téléphérique avec la bouteille de cidre en main, comme un pochetron.

Dans le minibus direction l’aéroport. On espère ne pas être bloqués par les gilets jaunes. La bouteille se renverse et coule entre nos pieds. Elle finira le voyage fermement tenue par Thurston, le pouce sur le bouchon.
***

Journée à signes. Atelier d’écriture à Cast. J’y retrouve Meggy. Elle me dit qu’elle est née en Nouvelle-Calédonie et qu’elle va vivre en Dordogne. En montant dans la classe, je vois un texte punaisé au mur qui parle de la Dordogne. Plus tard, une petite me parle encore de la Dordogne, et un autre petit me dit qu’il a acheté un ukulélé en Nouvelle-Calédonie.

Le midi, on mange dans une crêperie avec Christian, qui est animateur. « Je n’avais rien à voir avec le milieu de la culture, jusqu’à que je comprenne que ça pouvait rapprocher les gens. Au départ, j’étais dans la bâtiment, je voulais faire des ponts. Et puis finalement, je fais des ponts, mais entre les gens. » Je lui demande où il vit : « Pont-de-Buis. » « Encore un pont. » « Putain, j’avais jamais fait le rapprochement. »

Fait-divers : dans une station de l’Antarctique, sur le base de Bellingshausen, un chercheur russe en a poignardé un autre, parce qu’il lui spoilait toujours la fin des livres.