BRIMBORIONS DE MARS Signes, intersignes, coïncidences, ou pas

Atelier d’écriture à Morlaix, dans le quartier HLM de la Vierge Noire.

Une des participantes, alors qu’on est en train de marcher dans la rue, montre une enseigne : « Armoric Habitat, à chaque fois je lis Apocalyptic Habitat."

Charcutier vient de chair-cuitier.

Hôtel à Quimper. Une alarme de voiture au loin. Elle s’arrête. Elle reprend. Silence. Je m’endors presque. Un bruit de cavalcade, des rires très forts, un peu de musique, puis plus rien. Ça y est, je m’endors. Non. De la musique. Pas loin. Très près. Je vais être plus fort que ça et m’en foutre et m’endormir quand même.

Je ne dors pas. Je me réveille complètement. Un truc genre Grégoire, chanté à tue-tête. Le temps que j’émerge, on passe à une sorte de Soldat Louis, avec de la cornemuse. Le volume est de plus en plus fort. Je regarde par la fenêtre. Rien.
Dans mon lit je retourne. Je suis plus fort que le bruit. Je peux m’endormir même en plein bordel. Pas de souci, il suffit de se détendre, comme ça. Hop. Impossible. Je me lève.

Je m’habille. La cornemuse hurle à soufflet déployé. Je sors. C’est juste là, en contrebas, une voiture porte ouverte, un autoradio, un type qui fume. Je descends l’escalier. J’arrive à sa hauteur. Un monsieur d’une cinquantaine d’années. Il ne me voit pas. Je tente de frapper aux carreaux : les vitres sont baissées.

Je tape sur la carrosserie, il n’entend pas. Je lui tapote l’épaule, il me regarde, les yeux rouges, cigarette aux lèvres, complètement bourré. "Vous pouvez pas baisser le volume ?" Il prend sa clope, souffle lentement sa fumée et déclare, sentencieux : "Est-ce que tu sais au moins c’est qui c’groupe ? »

"Non mais je m’en fous complètement, ici c’est un hôtel, il y a des gens qui dorment." Il fait un geste genre du balai. "Hé ben va-t’coucher alors !"

Je finis par monter le ton. Une lueur semble s’allumer dans son regard : "Oh pardon, j’t’ai réveillé peut-être ?"

Anecdote véridique racontée par Thomas : un monsieur se présente à un entretien d’embauche. A la secrétaire il dit : "J’ai rendez-vous avec Madame Falope". "Madame Falope ? Il n’y a pas de madame Falope ici monsieur. Donnez-moi votre nom..." Elle tapote sur son ordinateur : "Ah voilà, en fait vous avez rendez-vous avec madame Fonnasse."

Gourin. La crêpière fait tomber son tablier, rit et dit : « ben heureusement que j’ai quelque chose dessous. »

Reçu un spam de bachepascher.fr : "Votre oriflamme vous attend"

Au Restaurant des 3 marchands à Guéméné, bondé, un type barbu rougeaud arrive à une place libre, en face d’un autre type qui mange seul. "Bonjour, on m’a dit de m’asseoir là." Et il ajoute : "C’est con hein ?"

Arthur et moi sortons de la voiture, il fait nuit, des bruits étranges nous parviennent d’une rue perpendiculaire, assortis de lueurs vertes fantastiques. Le lampadaire clignote. On regarde : c’est une ligne haute tension qui pète.

Rue Richelieu, un vieux monsieur avec un sac Hermès en plastique.

Rue Richelieu, un monsieur avec un T-Shirt : « Refusons l’inéluctable »

Je fais une sieste. Le soleil passe comme un projo sur mes paupières fermées. Je sens que quelqu’un s’assied tout doucement sur le lit. J’ouvre les yeux. Personne.

Arthur fait du latin. Réunion d’informations aux parents pour le voyage en Italie. « Des questions peut-être ? » Un monsieur lève la main en soupirant : « Est-ce que les élèves ont fait un travail sur le cinéma italien des années 60 ? » « Non monsieur, pas dans le cadre du cours de latin. »

Je me réveille. Je compte machinalement les doigts d’un pied avec l’autre. A chaque fois, je tombe sur 6.

Vire-langue inventé par Arthur : « Si Sacha mâche son haschich, ça sèche son œsophage. »