BRIMBORIONS DE JUIN Signes, intersignes, coïncidences, ou pas

Saint-Malo. Je me souviens de mon voyage en Pologne : même configuration, même genre de chambre d’hôtel, même lumière blanche de lait qui remplace la grisaille.

Concert à Guéret. A la fin, autour d’un buffet, une dame âgée vient me voir. "D’où vient votre femme Lune ?"

C’est une chanson. Je lui explique. Elle ajoute : "Ah bon. Parce que j’ai trouvé quand même ça très cliché."

Thomas arrive : "Ah vous êtes le bassiste ? C’est ça qui ne va pas : vous devriez faire une version pour grand orchestre."

Guéret : feu d’artifice assourdissant, fête foraine, manège bateau qui tourne à 360 degrés entre deux immeubles, toute petite maison d’arrêt, genre la prison des daltons.

Guéret, j’essaye d’attraper des pyjamasques à la machine. Le grappin ferme juste assez mal pour que la peluche tombe avant le trou. Je m’entête. J’ai le plus grand mal à m’arrêter.

C’était à deux doigts.

Une pièce de 50 centimes, c’est quoi ?

J’y repense la nuit. Découverte d’une nouvelle addiction : le grappin.

On rentre de Guéret. Plein soleil. En arrivant dans le Finistère, des nuages menaçants, genre Le Mordor.

On arrive sur Morlaix. « Tu vas voir qu’en plus il va pleuvoir. »

Au moment de passer le viaduc, pluie. On pique un fou rire.

Sur le parking du Quick, où Thomas doit récupérer sa voiture, on ne rit plus. Impossible de sortir. Pluie et orage pendant 45 minutes. On regarde par les vitres, éteints. On voit passer un cycliste trempé jusqu’aux os, un piéton avec un casque de moto, qui marche dans l’eau. Une fille en bottes et minijupe qui trottine sous son parapluie.

Je rentre sur Brest au ralenti. Les infos : Morlaix est inondé et la voix ferrée s’est effondrée à Sainte-Sève.

Dans le carton à bouquins gratuits devant chez Glaoda, j’ai trouvé Un Balcon en forêt de Julien Gracq.

"L’averse autour d’eux faisait frire la forêt à perte de vue"

"Dans l’Armée de la Meuse, il n’y avait guère que l’argot de motorisé"

"Il se sentait à peine concerné par la sieste de cette armée au bois dormant."

Maïwenn s’est inscrit à un TAP « Dessin Papotage ». « Et en quoi ça consiste ? » « Ben on dessine, et puis on papote. »

Contrepèterie : J’ai laté au Gogno.

Une dame dans la rue : « Bonjour, j’ai perdu mon chat. » Je lui réponds que j’ai vu l’affichette qu’elle a collée quelques maisons plus haut. « Elle a le nez noir, et une petite tache là, sous la moustache. »

Elle me montre une photo, s’attendrit : « Et puis regardez ces petites pattes blanches... »

Je lui dis qu’il y a pas mal de chats dans le jardin derrière, et qu’on les entend la nuit, parce qu’ils sont très occupés en ce moment. Elle soupire : « Pourtant elle est castrée. »

Un facteur que je ne connais pas sonne avec un paquet et un recommandé. Il me regarde bizarrement : « Je m’attendais à quelqu’un d’autre. »