BRIMBORIONS DE JANVIER Signes, intersignes, coïncidences, ou pas

Je regarde les affiches des candidats aux législatives. Une vieille dame avec un chien fait de même. Elle s’écrie : « Ah ben voilà, le peuple breton ! Enfin un candidat pour la Bretagne ! » Je lui fais remarquer qu’il y en a un autre juste à côté, l’UDB. Elle hausse les épaules : « Oui mais ça c’est un qui fait des cadeaux aux africains ! » Et elle s’en va dare-dare.

Sur une affiche collée sur une porte de garage, où apparaît le numéro d’immatriculation du propriétaire des lieux, une main anonyme a rajouté au marqueur : « Sycophante »

Au Louvre, dans le tableau de David représentant le sacre de Napoléon, le Pape Pie XII, c’est Elie Kakou.

Au Louvre avec les auteurs de Fluide pour préparer un numéro spécial. Au portique je sonne . « Vous avez un couteau ? » « Ah oui. »

« Et aussi des ciseaux ? » « Des ciseaux, ah ça non. » « Si monsieur, je les vois sur mon écran, ce sont des ciseaux, venez voir. » « Des ciseaux ? Impossible ! Un couteau oui, mais des ciseaux... »

Sur l’écran, on voit distinctement la paire, et une grosse. « Ah mais oui, je me souviens, des ciseaux, parfaitement... C’est pour ma barbe... »

Croisé un camion de pompier, sirène allumée. Dedans, le pompier est torse nu.

Il y a une fête techno à Penfeld, de l’autre côté de la ville. Mais le vent est porteur, et j’entends toute la nuit les boum boum, les basses, et même les notes de clavier.

A la maison d’arrêt, quartier des mineurs, la gardien s’éclipse « une petite demi-heure ». La dame de la Protection judiciaire me dit qu’il est sans doute appelé pour une opération musclée. A son retour, il semble un peu perdu. Il n’arrive pas à parler, ne réponds que par monosyllabes, et reste un moment, accroché à la barre de l’escalier, à regarder dans le vide.

Affaires du moment : une journaliste danoise décapitée et démembrée par un original qui lui faisait visiter son petit sous-marin de poche.

Le baron de la drogue, un dealer d’envergure internationale basé dans les côtes d’Armor, s’est fait serrer aux Etats-Unis, alors qu’il se rendait à un concours de barbe.

Maëlle à Maïwenn, qui a les doigts sales : « Non mais tu as vu la tête de tes mains ? »

Je suis en train de lire La Bible, et surtout le passage sur l’échelle de Jacob. Je passe chez W chercher D, et son fiston descend l’escalier. J’entends sa mère qui dit : « Va dire bonjour, Jacob. »

Rond-point. Une voiture se gare sur le trottoir, fait peur à un vieux monsieur qui tombe. Le conducteur sort pour le secourir. Il est roux.

Cauchemar : accident sur la voie-expresse. Des motards en tas, comme enroulés sur eux-même, en grappe. Un enfant de sept ans qui pleure à côté.

M a écrit une nouvelle dans un recueil sur les Clash : « Pourtant je connais pas très bien les disques des Flash. » Fou rire.

Magasin de chaussures bas de Siam. Je chausse du 43, mais impossible d’enfiler une seule de leurs godasses. En plus j’ai peur de les abîmer avec mon gros pied.

Même le 44, j’ai l’impression que je vais tout défoncer. « Vous avez un sacré coup de pied ! »

En rentrant, je croise Roger, qui prétend avoir vu à Kérinou, juste après la guerre, un portefeuille en cuir humain, avec le téton visible au milieu. « Ils vendaient ça, ça se refilait comme la pornographie, sous le manteau. »

En terrasse avec Anne et Hervé. Rémy Bouguennec, le dragon de l’Elorn, fait son apparition. Il se met à raconter toutes sortes de choses avant de s’incliner devant son public : « Et voilà, c’était l’attraction du jour ! »

Reçu un message qui commence par « aRNZUF bonjour, »

Rêvé d’une bestiole extraordinairement douce. Quelqu’un me dit : "C’est un algonquin."

Idée pour un titre de film de Zombies : "La vie continue."

Cinéma : dans la file d’attente, une jeune fille très belle avec une canule dans la gorge.

Mon kiné me masse en riant tout seul : "Je me marre, je me marre ! Mais alors je me marre !"

Atelier : une vieille dame très marquée. Elle fait 70 ans facile. "J’ai 58 ans. Je les fais pas hein ? Comme quoi l’alcool et la clope, ça conserve."

A Laval avec Laurent : l’histoire du fauve de la Mayenne, qu’on a aperçu à plusieurs reprises, puis plus rien. Jamais retrouvé.

Surtout des joggeurs, qui sont formels : une lionne.

En Mayenne, il y a 8 ou 9 vaches par habitants, me dit le libraire. Comment font ceux qui ont des petits apparts ? Rires.

Rêve : Je raconte une histoire triste à un jeune garçon. Il se met à pleurer. Je lui demande : "Ça vous émeut ?" "Non, je synchronise."

Dans la rue, une vieille dame me regarde arriver fixement. Elle tient son petit chien en laisse. Alors que j’arrive à sa hauteur, elle se précipite sur moi et me dit très en face : "Vous n’auriez jamais fait ça si vous aviez été torturé !" Et elle ajoute : "Six mois c’est long !" avant de partir à vive allure.

Idée de titre : "Il ne manquait plus que ça."