BRIMBORIONS DE FEVRIER Signes, intersignes, coïncidences, ou pas

Matin. Je coupe du pain et je m’entaille le pouce.

Matin suivant. En voulant récupérer le bouchon d’un tube de dentifrice, je m’assomme contre le radiateur.

Arthur, regardant l’étiquette d’une bouteille de vin d’un air dubitatif, finit par dire : « Pourquoi c’est écrit Foire aux vins Orange, alors que le vin est rouge ? »

Un caillou dans ma chaussure : je l’enlève, la retourne et il en tombe une pièce.

Arthur : « Je déteste la musique classique, c’est trop aigu. »

Arthur : « Moi, quand j’utilise des sons aigus, c’est uniquement pour terrasser mes ennemis en leur détruisant les tympans. »

Reçu par la poste ce matin un épais paquet de photos et de cartes postales, toutes annotées. C’est cette dame que j’avais croisée en dédicace, qui m’avait raconté sa vie.

Cette fois, elle me l’a écrite, en caractères serrés, au dos de cinq cartes, tassés comme de la mie de pain. Tout y est : d’où elle vient, qui elle est. Il y a même une photocopie de son diplôme.

Roland a une machine pour imprimer ses propres t-shirts. Des fois, il se pointe aux concerts avec le t-shirt du groupe, même si celui-ci n’en a jamais fait fabriquer.

Rêvé d’un poisson rouge et ondoyant qui nageait dans l’air autour de ma tête. Je me suis dit que ça ferait un super brimborion. J’étais très déçu que ça ne soit qu’un rêve.

J’attends Arthur à l’école. Une dame salue un monsieur moustachu : « Oh, mais... Je devine à votre regard que ça va très bien pour vous en ce moment, non ? » Il est surpris, sourit maladroitement : « Oh ben j’ai le dos en vrac. » Elle : « Oui mais ça se voit, je sais pas, un petit quelque chose dans votre expression, qui me dit que vous êtes particulièrement heureux ces jours-ci, pas vrai ? » Le type rougit : « Ben je sais pas, j’ai juste le dos en vrac. »

Arthur assis à côté de moi en voiture, silencieux et pensif. On roule. Au bout d’un moment, il lève la tête vers moi : « Tu imagines la durée de vie d’un pneu ? »