BRIMBORIONS DE CROLLES Signes, intersignes, coïncidences, ou pas

Chez la coiffeuse, elle me dit en plaisantant : “Il paraît qu’en 2012, c’est l’Apocalypse !”

Puis elle ajoute, soudain sérieuse : “Non, moi je n’y crois pas, il y aura juste des tsunamis, des petites catastrophes comme ça...”

Et elle conclue : “Remarquez qu’ici, ça va, on est en hauteur, on sera protégés des vagues.”

Clermont-Ferrand. Dormi 4 heures. Le taxi était à l’heure. Il grogne contre te TGV, qui ne passe pas par Clermont. « A la radio, ils ont dit pour 2030. Des idiots ! Faut pas parler si c’est pour dire des conneries pareil. 2030 : je serai mort. »

Saint-Etienne de Chateaucreux. A l’étage du TGV. Sur le bord de la voie, quelqu’un a oublié son portable dans sa sacoche. Plus loin, une petite bouteille d’eau.

Finalement, le portable a disparu. La bouteille est toujours là.

Entre Clermont et Saint-Etienne de Chateaucreux, le contrôleur n’arrête pas de lancer des alarmes : « on va avoir 15 mn de retard. » « En raison d’un mouvement social, nous nous arrêterons aussi en gare de xxx, de yyy. » « Notre retard totalise plus de 20mn... pour l’instant. » Finalement, on arrive à l’heure.

A Crolles, bibliothèque au pied d’une immense falaise. Derrière, entre deux, l’énorme Dent de Crolles, montagne. Le soir, je montre la falaise du doigt : « Il y a des gens qui habitent là-haut ? »

La libraire : « Oui, moi. » « Et ça ressemble à quoi ? De la lande ? » « C’est très variable. C’est assez particulier, c’est le massif de la Chartreuse. Il y a le monastère des Chartreux. Ils ont fait voeu de silence. Des fois on les croise, avec leur capuchon, en train de cueillir des plantes ou des champignons. »

Dans la Chartreuse, alcool local, il y a plus de 70 plantes diférentes, me dit-on. La libraire me glisse : « Il paraîtrait même qu’ils y mettent des champignons hallucinogènes. »

« Les cueilleurs ne connaissent pas la recette, qui est secrète. Chacun ne s’occupe que d’une partie des ingrédients... »

Dans Mazout, je lis une interview d’un rockeur nommé Imperial. Il parle de Sam, qui est mort, en expliquant que son morceau préféré, c’était « Cast iron arm », alors que ça aurait dû être « Switchblade Sam ». Le lendemain, en voiture, j’écoute la compilation Rockin’ Bones et, juste après « Cast iron arm », paf, « Switchblade Sam ».

Dans le train, je croise Guy Darol. On discute de Wild Man Fischer. Il dit : « Il a inventé plein de trucs, mine de rien, Wild Man Fischer. L’air guitar par exemple. »

Dans les coulisses du Théâtre de la Ville, un autocollant CGT, avec le masque de pulcinella.

Pour rentrer dans les coulisses du théâtre d’Angoulême, je suis obligé de ruser. Les filles à l’entrée sont désagréables, je ne suis pas sur la liste. J’ai beau leur dire que j’ai scénarisé le concert de dessin, rien à faire. Du coup, je me faufile à l’étage, et Jean-Louis Tripp me fait passer dans les coulisses.

Le lendemain et le surlendemain, je me glisse en douce dans les coulisses. Ca marche à chaque fois.

Dans les coulisses du théâtre d’Angoulême. Encore un autocollant avec masque pulcinella CGT. Après, je me retrouve dans une obscurité totale, derrière le rideau. Je marche au ralenti. Je frôle le rideau. Je ne vois absolument rien. J’entends ma respiration. Grosse émotion. Très intense.

Je poste une note de blog sur Adrian Lloyd, le chanteur/hurleur de Lorna, intitulée "comment Adrian Lloyd a inventé le black metal en 1966". Je fouille sur le net. J’apprends qu’il a aussi été batteur de surf. Sur facebook, je découvre qu’il est toujours vivant. Sur une photo, on le voit aujourd’hui, avec ses enfants, dans un parc d’attraction, avec un masque tête de mort.