BRIMBORIONS D’ÉTÉ Signes, intersignes, coïncidences, ou pas

Au volant, je croise une voiture : j’ai l’impression que le conducteur est le poète Alain Jegou, mort avant l’été.

Dans l’avion, l’hôtesse arrive à la hauteur d’un monsieur en chemise à carreaux, qui sue et l’attend impatiemment.
Elle : - Qu’est-ce que vous...?
Lui : - Qu’est-ce que vous avez ?
 Froid ou chaud ?
 Froid.
 Avec ou sans bulles ?
 Heu... Avec !
 Coca, coca light, schweppes, bière ?
 Bière !

A la télé de l’aéroport, comment traduire : “Spain : 75 people arrested traficking bust” ?

Vu du train pour l’Ile rousse, qui circule dans un couloir à flanc de montagne, un crâne de vache piqué sur une perche.

On se promène dans le maquis corse, juste après l’orage. Tout est très humide et le chemin est dur à suivre, dur à repérer, tout boueux. Joseph, 8 ans, dit : “On dirait un labyrinthe.” Je lui dis : “Pour qu’il y ait un labyrinthe, il faut un minotaure.” Au fond de la vallée, on trouve un sanglier mort dans le ruisseau. En remontant, on remarque que le sentier est marqué par un fil tendu sur tout son tracé.

Quand il était petit, on racontait à Gildas l’histoire du Babaou, une sorte de croquemitaine corse, qui pouvait t’attraper partout. “C’est un peu l’homme élastique aussi”. Personne ne veut croire à son histoire.

Itamar raconte que dans les kibboutz, comme il était interdit d’élever des porcs sur la terre d’Israël, ses grands parents les élevaient sur des plateformes, à quelques centimètres au-dessus du sol.

Paul Vincensini était un poète originaire du village où on passe nos vacances. Profité des heures creuses pour lire ses oeuvres complètes.

“La nuit
On ne peut pas
Voir la nuit
Parce qu’il fait nuit”

Paul Vincensini

Dans la rue à Brest, un monsieur avec des pancartes, qu’il sort à chaque fois que le feu est rouge, et qu’il range quand les voitures redémarrent. Ecrit dessus : “CELA S’APPELLE LE CHANGEMENT !”

Dans la rue, une dame qui plaque son portable sur son oreille pour écouter, puis devant sa bouche pour parler.

Arthur regarde Franklin. Je fais une blague sur un ragondin, qui n’a rien à voir avec le sujet, et il me dit : “C’est incroyable, au moment où tu as dit ce mot, madame Ragondin est apparue à l’écran.”

Sur le parking du Super U de Saint-Renan, je pense encore croiser Alain Jegou.