BRIMBORIONS D’AVRIL Signes, intersignes, coïncidences, ou pas

Incroyable : le type qui a importé la fraise en Europe au XVIIIème siècle s’appelait Frézier.

Il y a une explication. Wikipédia : « Le nom de Frézier est par une coïncidence extraordinaire une déformation du mot fraise : Julius de Berry, un de ses ancêtres, avait servi un plat de fraises des bois au roi Charles III le Simple à la fin d’un banquet à Anvers en 916, roi qui le remercia en l’anoblissant et lui donnant le nom de Fraise, qui se déforma en Frazer après émigration de la famille en Angleterre puis en Frézier, après que la famille fut revenue faire souche en Savoie. »

L’incroyable de l’anecdote résonne jusque dans la physionomie de Frézier : son nez.

Lu dans Ecuador, de Henri Michaux : « Pas une chose sur notre planète, je vous assure, ne ressemble autant à un nuage qu’une île. »

Lu dans Ecuador, de Henri Michaux : « Il y aussi le petit nuage collant. Il reste dans un trou tout le jour, ou se tapit dans un coin de pâturage, et il suce une brebis, à fond. »

Lu dans Ecuador, de Henri Michaux : « Cette forêt est chauffée. Immense appartement. »

Lu dans Ecuador, de Henri Michaux : « Il n’en garde pas moins son idée, qui est profonde et largement ramifiée. »

Lu dans Ecuador, de Henri Michaux : « Il y avait à ce moment-là dans cette région un oiseau déboucheur de bouteilles. Son chant n’est pas bien long. D’abord un son de préparation, puis, rrap... vous faisait sauter le bouchon de la bouteille et le liquide se répandait en bourdonnant. Ce qui était surtout bien imité, c’était l’arrachement du bouchon : on sentait le vide après, et l’air qui rentrait dans le goulot.(...) Cette forêt où pétait de tous côtés le champagne était étonnante. »

Lu dans Ecuador, de Henri Michaux : « On entra dans le courant comme dans un engrenage. »

Lu dans Ecuador, de Henri Michaux : « Des gouttes de sang tombent du hamac placé au-dessus de moi... Ca c’est le danger des vampires... Quand on a été piqué une fois, ils vous reconnaissent entre tous et c’est vous qu’ils veulent. »

Lu dans Ecuador, de Henri Michaux : « Il y a aussi dans l’eau un petit poisson charmant, gros comme un fil de laine, joli, transparent, gélatineux. Vous vous baignez, il vient à vous, et cherche à vous pénétrer. Après avoir sondé au plus sensible, avec beaucoup de délicatesse, (il adore les orifices naturels) le voilà qui ne songe plus qu’à sortir. Il revient en arrière ; mais reviennent en arrière aussi et se soulèvent malgré lui une paire de nageoires-aiguilles. Il s’inquiète, s’agite et tâchant de sortir ainsi en parapluie ouvert, il vous déchire en d’infinies hémorragies. Ou l’on arrive à empoisonner le poisson, ou l’on meurt. »

Lu dans Ecuador, de Henri Michaux : « Dès que dans l’eau se répand du sang, si peu que ce soit, viennent les caneros, pas bien plus grands que des sardines, nombreux comme elles, mais voraces et forts, vous emportent le doigt d’un coup. Pour un homme ou une femme de soixante kilos, il leur faut environ dix minutes. On n’a jamais retiré un cadavre de l’Amazone. »

Lu dans Ecuador, de Henri Michaux : « On avance ici comme des policiers. Et rien que pour s’asseoir, il faut prendre des précautions de laboratoire. Au lieu qu’en Europe, on peut s’abandonner à la nature, vivre de plain-pied avec elle. Quant à avoir ici sa propriété... Et puis ? Le serpent vient vous tuer chez vous. »

Renversé plein de café sur mon exemplaire de bibliothèque d’Ecuador de Henri Michaux.