Sur un camion, une pub : « LA solution à TOUTES vos problématiques aviaires. »
Venise : au musée de la musique, des partitions en latin qui font rire ma fille. « Prout Spiritus Sanctus »
Dans l’atelier où on répare les violons, des fioles de « Sangue di drago », « Goth Spiritus » et « Acqua Magica ».
Dans les montagnes, un chalet. Au-dessus de la porte, avec son auvent en forme de couvre-chef, c’est écrit : « Chapeau de gendarme »
C’est aussi le nom d’une montagne, plus loin, mais qui n’a pas trop la forme, je trouve. Il y en une autre qui est censée représenter Louis XVI de profil, allongé, mais alors avec beaucoup d’imagination.
Peut-être l’érosion.
Dans la rue, devant une pâtisserie : « Vos enfants méritent une bonne tarte, et vous aussi. »
Je retourne à la pâtisserie pour commander un gâteau. Elle vient de fermer. Retraite.
Enseigne à Poitiers : « Bazar de filles, interdit aux hommes. »
« Est-ce qu’il y a un quelconque moyen de se saouler dans le coin ? demanda Barney » (Philip K-Dick, Le Dieu venu du Centaure)
Dédicaces à Brest. Un lecteur m’offre un trèfle à quatre feuilles, un autre une bouteille de jus de pomme.
Dédicaces à Brest. Un lecteur : « Maintenant je suis retraité, mais avant, j’étais mime. »
« Et qu’est-ce qui vous a donné envie d’être mime ? » « J’étais professeur de français langues étrangères, et un jour j’ai eu envie de me taire. »
Dédicaces à Saint-Nazaire, avec Olivier, pour notre BD sur Jacques Tati. On se promène sur la plage de monsieur Hulot. Dans la boîte à livres un peu plus haut, il y a les mémoires de Nicolas Hulot.
Sur la route, pas loin, un mulot écrasé.
Dans la boîte à livres, une quatrième de couverture : « Du fond de l’univers, les pulsars, sources apparemment ponctuelles, envoient des « giclées » de fréquences stables, dont le tracé apparaît semblable à celui des ondes qu’émet le cerveau et que transcrivent les encéphalogrammes. Dans cet Univers où tout est rayonnement, ondes et fréquences, l’ « honnête homme » perd pied. »
Un monsieur habillé en dame fait son apparition. Il parle fort, fait des commentaires, rit tout seul. Il tient une peluche de poulet par le cou.
« On le connaît bien, il vient tout le temps foutre le bordel à la médiathèque, me dit quelqu’un, on l’appelle Monsieur Madame. »
Au bar, très tard, avec Olivier, dans la queue au comptoir. On félicite un des musiciens du groupe qui vient de jouer. Je lui demande : « Vous êtes de Saint-Nazaire ? » « Non, d’Anvers. »
« Ah, je connais un groupe d’Anvers, peut-être que vous le connaissez, il s’appelle Brorlab. » Le type est stupéfait, et nous aussi : « Je suis le bassiste. »
https://ultraeczema.bandcamp.com/album/s-t-4
Dans le train, à côté de moi, une jeune fille fait une recherche sur le net : elle recopie la définition qu’elle a trouvé. « Forêt : grande étendue de terrain couverte d’arbres. »
Le jour se lève. Par les fenêtres du train, paysage de champs brumeux. On dirait un rhume.
A cinq secondes d’intervalle, je tombe sur un camion vache, avec des taches noires et couvert de peluches, puis sur un motard avec un casque Pikachu.
Aujourd’hui, dans la presse, il y a un article sur le motard Pikachu.
Tempête : on a l’impression que tous les arbres sont tombés.
Salle du Clous. Au-dessus de l’alarme incendie, quelqu’un a scotché une bande de hiéroglyphes inconnus.
Nom d’une maison, inscrit au-dessus de la porte : « Laisse-les dire. »
Au marché, sorte de Tatie Danielle, qui parle à la maraîchère : « Ah bon, vous partez en vacances ? Combien de temps ? Un semaine ? On n’aura même pas le temps de profiter de votre absence que vous serez déjà revenue. »
« Attention quand même aux crocodiles et aux requins. Enfin, seulement si vous allez sous les tropiques, hein, si vous allez à Ouessant, tout ce que vous risquez, c’est une biture. »