BRIMBORIONS D’OCTOBRE 2 Signes, intersignes, coïncidences, ou pas

Thomas m’a prêté un ampli Marshall et une guitare. Je branche le tout, je mets le gain à fond et je tente d’imiter un riff de Slayer. Soudain, toute la maison tremble. Je repose la guitare, j’éteins l’ampli. J’ai peur.

Est-ce que c’est moi ? Ou alors le voisin qui tape sur la cloison ? Impossible de taper aussi fort. Je n’ose plus toucher à la guitare.

Plus tard dans la journée, j’apprends que c’était un tremblement de terre.

“D’énormes oiseaux volés dans le ciel.”

A la sous-préfecture pour un changement de carte grise. J’ai l’impression d’être puni.

Sous-pref. Un monsieur se penche vers la dame de l’accueil pour lui parler discrètement : “J’ai acheté un fourgon, mais c’est un ancien corbillard. J’imagine que ce n’est pas le même tarif ?”

En revenant de la sous-pref, mon regard est attiré par un masque de zorro peint sur un énorme camion. Ecrit en-dessous sur toute la longueur de la carrosserie : “Démasquons le glaucome !”

Salon du livre de Saint Etienne. Dans la voiture qui nous emmène de l’aéroport au salon, on est trois, la conductrice, un universitaire historien et moi. L’historien engage la conversation : « Moi, je suis fan de Plus belle la vie. »

« Mes collègues de la fac sont perplexes. Ils regardent Arte quand ils en ont marre de France culture, vous voyez le genre. »

« Plus belle la vie ! Tous les soirs à huit heures, du lundi au dimanche, vingt minutes de délassement intellectuel pur ! Vous verrez ! »

Je croise un type avec une main coupée à l’entrée du chapiteau dédicaces. Cinq minutes après, il s’assoit à côté de moi. C’est un dessinateur.

Dédicaces : une jeune fille me demande lui dédicacer Le nouveau Testament.

Saint-Etienne : près de la mairie, un couple et deux enfants s’apprêtent à passer la nuit dehors en s’emmitouflant dans des couvertures, sous un haï-ku projeté sur le mur qui dit : "Mouillé par la rosée matinale, je vais dans la direction que je veux."

On marche sur la plage de Plougonvelin avec Maïwenn, qui fait des dessins sur le sable. Un chien passe, monté sur roulettes.

On enregistre les bases de notre disque « Christian rock fièvre » avec Jorge Bernstein and the pioupioufuckers. Dehors, énorme tempête. Demain, on écoute les nouvelles : la tempête s’appelait Christian.

Le velux est ouvert. J’entends une voix amplifiée qui chante au loin : « Allaaaaah. » Puis plus rien.